Pensez aux directives anticipées
Article paru dans le Journal de Morges du 10 juin 2016:
La commune [de Montricher] accueille une conférence sur un sujet sensible: faire connaître ses intentions concernant les soins en cas d’incapacité de communication.
On savait les Suisses très réticents à l’idée de donner leurs organes en cas de mort cérébrale. Ils le sont aussi pour rédiger leurs directives anticipées. Et cela généralement par manque d’information ou par peur irrationnelle. Pourtant, elles permettent d’éviter bien des souffrances inutiles. Pour soi-même et pour l’entourage.
Les directives anticipées sont un droit entré en vigueur en janvier 2013 ayant une valeur contraignante pour les médecins. Elles offrent à chacun la possibilité de décider des soins qu’il souhaite recevoir ou pas, en cas d’incapacité de communication. Cela peut arriver notamment en cas d’AVC, d’accident cardio-respiratoire, de maladie neurodégénérative ou d’un coma accidentel.
Le professeur Mette Berger, spécialiste en soins intensifs au CHUV et à Sion, lance un cri du cœur: «Rédigez vos directives anticipées, parlez-en en famille et choisissez un représentant thérapeutique. Il s’agit d’un acte qui permettra de respecter vos valeurs et qui aidera les médecins à offrir les traitements les plus adaptés à vos souhaits, en évitant tout acharnement thérapeutique. Cela évitera également à vos proches des conflits ou des dilemmes si vous n’êtes plus en mesure de vous exprimer.»
Plusieurs organismes proposent des formulaires à remplir sur Internet ou à commander par poste (Pro Senectute, FMH, Ligue suisse contre le cancer, Société suisse de cardiologie, etc.). Ces documents peuvent être déposés chez les médecins généralistes. Certaines compagnies proposent une inscription sur la carte d’assuré. L’idéal serait d’en avoir une trace dans son porte-monnaie.
La doctoresse Elisabeth Lecourt, généraliste à Apples, constate que dans sa consultation, seule une dizaine de personnes ont fait la démarche. Ses patients étant plus facilement enclins à s’inscrire chez Exit.
Il est vrai que les médecins de famille ne sont que rarement pro actifs en matière de directives anticipées. Ils n’osent pas forcément aborder ces questions très émotionnelles avec leurs patients, sauf peut-être lorsque la maladie atteint un stade avancé. C’est dommage, car nul n’est à l’abri d’un coup dur.
Pour traiter de la question, Pro Senectute organise une conférence sur les directives anticipées à la salle du préau du bâtiment communal à Montricher le 16 juin entre 17h et 19h (prix de l’entrée: 5 fr., collation comprise).
Françoise Ducret
La doctoresse Elisabeth Lecourt, généraliste à Apples. DR
Rédigez vos directives anticipées, parlez-en en famille et choisissez un représentant thérapeutique